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La vie tarot

8 septembre 2018

Chaque saison que sont les heures apporte son lot de découvertes. J’oublie trop souvent le passage du temps. J’halte en pensant me mouvoir. J’ai réussi, tel un empereur, à asseoir mon influence par des actes passés. Je possède cette force timide d’un combattant obstiné.

Il est aussi des saisons plus longues, qui englobent les heures et les semaines, qui avalent aussi les années. Alors, avec la fatigue, comme des eaux frappant la falaise, je m’éveille de nouveau dans la nuit lunaire de mon âme.

Adolescent, j’écrivais des lettres-fleuves à un ami. Jeune adulte, je me suis intéressé à la magie et à la poésie. Puis il y a eu la grande saison des expériences qu’il serait trop égoïste de raconter ici. Tout au plus puis-je penser que je m’y suis baigné, perdu, enivré, puis redécouvert.

Maintenant, la roue semble tourner encore un peu. La lune me rappelle à l’ordre des émotions qui sommeillent toujours en moi, fidèles, insistantes comme un crabe. Je ne saurais m’éloigner des symboles, de la lumière et des ombres. Je suis fait pour vivre époumoné, à me soumettre au bonheur des saisons.

Je ne peux devenir maître de mon destin qu’en m’y soumettant. Voilà le grand paradoxe, la grande illusion ?

Peut-on se fier aux poètes ?