Avide de sens cachés, mon regard observe les coïncidences. Un jeune homme au T-shirt turquoise assis sur des bornes du même ton, ça ne s’invente pas. Il doit bien y avoir une raison cosmique.
Qu’ai-je pensé à ce moment ? Rien de bien tangible sauf la certitude que l’ordre surgit du chaos au moment où on s’y attend le moins.
Et on spécule que Dieu est né ainsi dans la tête de nos ancêtres primates. Un bruit de tonnerre devant un essaim d’insectes furieux qui étouffe l’air. Une angoisse surgie d’un sentiment de déjà-vu qui n’aurait été qu’une construction hâtive d’éléments disparates et incompréhensibles.
Nous cherchons constamment l’ordre, le bout de ficelle qui relie le ciel et la terre et parfois l’enfer. Combien de nos pensées ne tiennent qu’à ce réflexe apeuré de vouloir tout comprendre ? Combien de préjugés construits sur ces ombres animales qui gouvernent autant nos humeurs, nos hormones que nos atavismes ?
Ces choses virtuelles sont paraissent de vraies choses, de vrais événements. Le garçon au T-shirt seyant apparaît bel et bien comme une pub BIXI… Neptune est bel et bien à l’opposé du Vénus natal de Kevin Spacey au moment du scandale…
Que serait l’existence s’il n’y avait pas toutes ces anguilles sous les roches? Comment pourrions-nous survivre à ne pouvoir que chercher sans jamais trouver ? Je me fous qu’on hallucine des bananes, la sainte Vierge à Fatima ou Mahomet dans le désert pourvu que ça ne reste que des républiques d’hypothèses, qu’on ne s’en serve pas pour jouer à la guerre.
C’est facile de croire et de simplifier, et aventureux de naviguer sur l’océan du questionnement… Si seulement cela ne restait que des jeux de l’esprit ne servant nullement à trancher dans la chair humaine. Si au moins, nos rêves avaient la sagesse de demeurer des poèmes.