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Les épidémies radioactives

18 janvier 2013

Si quelques atomes entrechoqués peuvent anéantir une ville entière, imaginons la puissance des drogues qui coulent dans nos veines. Je m’étonne facilement, ma pensée est radioactive et instable. Le pourtour d’une lampe me rappelle les lèvres amères d’un volcan, le contact d’un corps annonce une épidémie de sensations.

Regardons autour de nous. Les objets tranquilles sont des bombes qui ne retardent rien. Observons les gens qui passent, les gestes qui se créent, les blessures, les amours, les espoirs qui s’enveniment pour des passions. Contemplons la lune, les astres, les monstrueuses galaxies larges de quatre milliards d’années-lumière. Oui, quatre milliards d’années-lumière pour les traverser, les unes après les autres.

Quatre fois des milliards fois des trillions fois mille quadrillons d’explosions vertigineuses. Nous sommes infiniment petits, certes, mais chacune de nos cellules est porteuse, puissante, capable. C’est un grand frisson que de le savoir, une étrange tristesse de n’en rien faire, un tragique paradoxe de pouvoir autant tuer que procréer.

C’est en devenir troubadour et fou des heures simples qui nous sont octroyées.