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Quatre-vingts

22 mars 2014

J’ai terminé. Et plus vite que prévu. J’avais annoncé à mon éditrice que je lui remettrais le manuscrit à la toute fin de mars. Je disais encore à un ami, hier, ma crainte de ne pouvoir tenir ma promesse. J’en étais au chapitre soixante-neuf. Mon roman en contient quatre-vingts.

Je fus donc surpris, à 17 h pile aujourd’hui, de lire la dernière ligne. Il faut dire que j’y ai passé la journée. Il y a une semaine, je trébuchais sur un chapitre dont l’introduction ne me plaisait pas beaucoup. Il y a deux semaines encore, je butais également contre un chapitre que je trouvais mal écrit.

Chaque fois, j’ai pu remettre de l’ordre dans mes idées. Et chaque fois aussi la crainte de manquer quelque chose. On ne se sort pas facilement d’un roman, surtout lorsqu’on l’écrit depuis si longtemps. Est-ce la preuve que le texte ne vaut pas grand-chose ? Je n’irais pas jusque-là, quoique…

On m’avait demandé de revoir la manière dont je présentais les dialogues, très nombreux dans ce texte. Le déroulement de l’action est assez cinématographique au détriment parfois du caractère littéraire. C’est ce que j’ai tenté de corriger, non pas en biffant des dialogues, mais en en soignant la présentation.

C’est une tâche difficile. Il m’est venu à l’idée, la semaine dernière, de faire une pause et de lire quelques grands romans, « pour voir comment les autres font ». Et puis je suis passé à autre chose, me suis simplement remis à la tâche.

Des doutes demeurent, il y aura sûrement encore du travail. On me demandera peut-être encore de re-re-retravailler le tout. Je ne veux pas y penser. J’ai, à tout le moins, franchi une autre étape dans cette démarche de terminer tout ce qui a été amorcé depuis quelques années.

Ce roman aura traversé beaucoup de territoires dans ma vie. Plusieurs lignes ont été franchies. Quel nom portera-t-il ? Que se passera-t-il maintenant ?