L’expression paraîtra grotesque pour celle qui traîne sa peine comme une nécessité, elle sera accueillie en silence par celui qui aura vécu assez longtemps pour savoir que la réalité est matière ni à sourire ni à pleurer. L’adulte se la redit souvent, le jeune pubère se l’approprie, l’enfant n’y pense même pas, il est né dedans.
C’est une parole lourde de sens, qui exige des joues un effort constant. La peur, celle qui a souvent raison, nous a maintes fois prouvé que la modération avait bien meilleur goût et que la prudence dans ce domaine valait toutes les insouciantes promesses. La vie n’est pas à prendre à la légère.
En fait, il n’y pas qu’une seule réponse ; la vérité est une rivière qui semble suivre toujours le même cours, mais qui, le temps le démontre, finit par creuser dans le roc le plus dur. Le temps, lui, ne sourit pas, mais il accomplit.
On peut certes bêtement sourire à la vie. Ce serait là un beau gâchis. La vie, c’est d’abord une lutte, car, dans une dimension qui nous échappe, une grande dame, Nature, je crois est son nom, paraît être la seule à pouvoir vraiment espérer s’amuser tant elle insuffle à ses inventions la flamme de la persistance.
Il n’y a aucun réconfort à dire qu’il faut sourire tout le temps. Les mauvais politiciens, les faux prophètes, les piètres curés le font sans relâche et on les méprise pour ça, tellement leurs beaux habits sont élimés au point d’y voir au travers la peau flasque de ces menteurs.
Il faut plutôt tenir à cette vie. Il faut se donner du courage. Seuls les vaillants vont de l’avant. Sourire se gagne alors si facilement.