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Vous rêvez ?

26 août 2017

Nous vivons dans un rêve, n’est-ce pas ? Le vôtre n’est peut-être pas le mien même si le mien ressemble à s’y méprendre à ce que vous inventez pour vous-mêmes.

Votre conscience, votre amusement, vos désirs de vivre et vos cauchemars s’entremêlent pour créer vos souvenirs, votre histoire, celle qui possède une introduction, de longs ou courts chapitres avant que la conclusion ne vienne vous réduire en ce silence que pleurent depuis toutes les lurettes les poètes et les philosophes.

Il est possible que vous viviez votre rêve en parallèle d’une vie plus ordinaire, voire étrangère à ce souffle qui, en principe, devrait vous rendre créatif et inspirant. Combien d’entre vous peuvent affirmer que le chantier qu’ils empruntent est celui qui les mène au bonheur ?

Votre rêve fait-il partie de cette quête de bonheur ? Travaillez-vous, hardis et courageux, à la construction de votre mort ? Qu’aurez-vous vécu, qu’aurez-vous accompli, qu’aurez-vous aimé ?

Mais est-il nécessaire de mesurer votre vie ainsi ? Quel est celui, celle qui déplacera pour vous les billes sur l’abaque, rendra le jugement dernier ? N’êtes-vous pas dans un rêve dans lequel vous naviguez en toute inconscience ? L’univers est si vaste et tellement hors d’atteinte qu’il n’a cure de vos attentes. Il dicte pour vous la suite des choses en vous laissant probablement toute la liberté d’être brillamment ce que vous êtes puisque, comme moi avec vous, nous sommes insignifiants, magiques, modestement glorieux.

À quoi rêvez-vous que je ne rêve moi-même ?

Vous, les effrénés et les fanatiques, pourquoi vouloir détruire le rêve des autres ? Comment osez-vous prétendre entendre cette voix supérieure à votre entendement ? Vos oreilles ne diffèrent pas des miennes. Ne devriez-vous pas nourrir le silence, vous écarter du passage du soleil, le laisser brûler à petit feu, rester dans l’ombre jusqu’à ce que les étoiles se supernouvellent ?

Nous serions si heureux dans le respect de nos rêves. Voilà le mot: respect. Vous êtes vivants, je le suis, nous ne le serons plus, d’autres le seront. Respect alors pour ce que l’on possède. Respect pour cet imaginaire qui anime et nous rend à l’image du divin.

Je frémis à l’idée de perdre mon rêve, vous savez. Je voudrais que chacun de mes jours soit ce qu’ils inventeront.

C’est difficile, n’est-ce pas ? La quête du bonheur demeure de l’effort. Cultiver la terre demande des bras, courir après l’amour demande des jambes, conserver la flamme demande je ne sais pas quelle lumière.

La vie est dure, pour nous, elle dure aussi, bien au-delà de nos rêves, enracinée à une boule bleue qui s’étourdit dans le kaléidoscope universel.

Qu’il est mystérieux ce monde.

Suis-je dans un rêve ?