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Apprendre à chanter

21 août 2012

Je suis en sueurs, le corps bien droit, non pas raidi comme un militaire, mais, à la suggestion de mon professeur, comme si ma tête était tenue par un mince fil tendu vers l’infini du ciel et que mon coccyx était arrimé au sol. La position est confortable et pourtant, j’en deviens la peau moite. C’est qu’il y a tant de choses à penser : ouvrir la bouche à en avaler un citron, attaquer le son sans donner de coup de glotte, ne pas cambrer les poumons, ne pas gonfler le ventre, élargir plutôt le diaphragme pour ensuite oublier tout ça, car il faut simplement chanter...

J’ai suivi mon premier cours de chant jeudi passé. J’y ai déjà vécu de belles émotions, la première étant de voir que quelques trucs suffisent à libérer la voix. Évidemment, ces instants magiques sont de courte durée et ne présagent nullement du labeur qu’il y aura à faire. Si je possède une belle voix, elle n’en est pas moins déformée par la pratique du chant choral qui, pour être honnête, fait des merveilles de camouflage lorsqu’on est amateur. On peut respirer à peu près où on veut si on sait faire, et il faut surtout se fondre au reste du groupe.

Chanter seul est plus contraignant. La nudité est totale, la voix ne s’appuie que sur sa propre confiance, son énergie personnelle.

Et pourquoi, à 53 ans, suivre des cours de chant ? Pourquoi pas ? C’est une forme d’aventure, une autre de ces nombreuses bouteilles que l’on jette dans la mer des possibilités. Je vais où le désir me mène, où les mélodies naissent et meurent. Vivre pleinement est une quête et un pèlerinage.

Mi, fa, sol, doooo...