Il semblait n’y avoir, ce matin, de la beauté qu’au sol. Oh, il y avait bien la lumière matinale, la promesse que la journée serait belle. Il y avait bien aussi l’air vivifiant, plus pur que d’habitude — l’automne et l’hiver nous font croire ainsi que le froid aura raison des émanations et déchets toxiques produits par la race humaine — il y avait certes cet anonymat des passants qui me laissaient tranquillement errer.
Mais alors ? Rien qui vaille, rien qu’une faille, une fissure dans le regard à la quête du silence, de ce qui meurt en ce moment. Dans un parc, pas celui dans lequel je déambule la plupart du temps, mais cet autre situé plus au nord, à quelques pâtés plus lointains, je me suis accroupi. Là, le soleil rasait la mort, la provoquait en réchauffant sa glace, jouait avec la peau des feuilles.
On ne se lasse pas de cette saison qui nous annonce pourtant des temps plus durs. On ne se fatigue pas de cet étonnement. On apprivoise ainsi sans doute le moment où nous offrirons nos chairs au plaisir d’un matin qui nous sera étranger.