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Enfermé dans le sommeil

12 janvier 2012

J’ai dormi presque toute la journée, assommé par un rhume. J’ai sans doute beaucoup rêvé, car mes draps étaient, à mon réveil, malaxés et défaits entre mes jambes. Je n’en conserve toutefois aucun souvenir. Seule la chaleur de ma peau pourrait prétendre avoir connu des mers voluptueuses et gourmandes.

Dehors, la tempête, ce qui accentua l’effet d’isolement. Voilà, sans plus. Demain, ça ira beaucoup mieux si je me fie au rhume de mon voisin et ami (qui me l’a évidemment généreusement transmis).

Un autre ami, médecin, dont j’ai perdu la trace, m’avait affirmé que les maladies possédaient à quatre-vingt pour cent une origine psychosomatique. J’ai pensé tout de suite au refus de la maison d’édition parisienne. On a beau dire, on écrit pour être lu, mais surtout être aimé. La plupart des gens se contentent, et avec raison, d’être aimé par leurs proches. J’ai la prétention d’en demander davantage. Gros péché d’orgueil. Ça fait partie également de ma carte du ciel. Je souffre, ô combien je « souffre » (notons les guillemets), d’une nemesis d’amour. J’ai sans cesse le sentiment d’être exclu.

Aujourd’hui, c’est comme ça, enfermé dans mon sommeil, exclu de la vie. Je ne souffre pas tant que ça. J’ai vraiment juste un gros rhume d’homme.