Il suffit de marcher dans la ville pour s’apercevoir que les formes nous gouvernent. Huit petites minutes pour atteindre l’épicerie et mes yeux absorbent les lignes, les couleurs, les réflexions. Des arbres peints pour nous rappeler la nature d’autrefois, des flèches en tous les sens pour nous éviter l’aléatoire, des sourires figés pour nous montrer comment se comporter, l’espace bleu beaucoup trop grand pour pouvoir le remplir, les hommes qui refont les choses, qui galvanisent, canalisent et ordonnent, les feuilles en hiéroglyphes sur des trottoirs à peine secs.
Il y a de la poésie dans tous ces silences pourvu qu’on laisse libre cours à son imaginaire. Il y a peut-être aussi un peu de tristesse, car certaines algèbres en sont absentes. Ce sont eux que je cherche parmi la forêt des objets.
Et vous, comment percevez-vous le monde qui vous entoure ?