J’aime bien le terme grid des anglophones pour signifier le réseau électrique. Il me semble qu’il traduit mieux la notion d’organisation inhérente à cet enchevêtrement énergétique.
Le visiteur européen sera souvent choqué par la vue de tels équipements. L’un d’eux me dit d’ailleurs souvent que Montréal fait figure de pays africain. J’y suis sans doute trop habitué pour y voir une quelconque misère. Après tout, on fait avec depuis au moins un siècle et ça fait plaisir aux écureuils qui en ont fait leur autoroute de voisinage.
J’aime les matériaux, les bidules, les machines. Sans pour autant aimer la mécanique, j’aime les bagnoles, les fusées qui montent bruyamment au ciel, les avions qui semblent défier toute logique de gravité. Je suis conquis par l’inventivité humaine. Et qu’aucun rabat-joie ne vienne éteindre ici ma flamme en affirmant que tout cela est artificiel et mènera la perte de l’Homme avec sa grande majuscule. L’Homme est une manifestation de la nature, on l’oublie trop souvent. Il n’est ni au-dessus, ni en dessous. Je fais confiance en l’avenir, même si ce dernier se fera probablement sans nous. Les merveilles de l’univers cachent, dans leurs besaces, des billes bien rondes qui n’ont pas encore été jouées.