Il y doit bien y avoir dix ans que je n’avais pas assisté à une messe de Noël. Elles n’ont évidemment pas trop changé. Le Prions en Église est toujours de la même facture. Une grosse erreur dans ce petit missel portatif. Toutes les dates avaient été changées sauf celle de la première page intérieure. On pouvait donc y lire « 25 décembre 2010 ».
L’église Saint-Esprit n’était pas bondée ; il y avait déjà eu la messe de 19 h pour les enfants. Comme j’étais arrivé trop tôt, j’ai observé un temps ceux qui venaient à cette première messe. Leur jeunesse m’a étonné. Beaucoup de jeunes couples avec un premier ou un deuxième enfant. Une mère qui faisait les cent pas dans l’église pour calmer son bébé naissant, quelques vieillards qui allaient probablement se coucher tôt puisqu’ils paraissaient déjà si endormis, une grosse crèche vide, à la droite de l’autel, présageait des personnages vivants. En effet, après quelques mélodies, un lecteur amorça le conte de Noël. Le ton était donné, quand apparurent l’âne et le bœuf semblant issus tout droit de Passe-partout. Et lorsque le bœuf s’est mis à parler dans la crèche, je me suis enfui dans un Starbuck pour attendre la seconde messe.
Que peut-on dire d’autre ? Les chants étaient beaux, la basse, qui n’avait l’air pourtant de rien, et efféminée, nous clama un beau Minuit, chrétiens un peu lourdeau, mais bien viril. Une mezzo-soprano nous fit un Ave Maria délicat et notre petite chorale virevolta entre Charpentier, Bach et Les anges dans nos campagnes. Ce fut donc, une bien belle messe de Noël.
Au-dehors, il faisait un froid craquant. Je suis revenu chez moi, suis descendu au rez-de-chaussée retrouver mes amis. Au menu, huitres (quatre sortes), gigot d’agneau, deux bons vins et une discussion étonnante sur Dieu (qui, selon nous, est la mesure de notre ignorance). Suis retourné chez moi à 3 h du matin.
Bref, somme toute, un bien beau Noël.
Paix sur la Terre aux gens de bonne volonté. Et pour les autres, j’espère qu’un petit diable vous a gâché le party.