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La vie se défait

16 novembre 2011

Le temps est toujours aussi gris et paisible. On aimerait sans doute davantage de soleil et encore plus de calme, mais on s’en contente tout de même. Se promener chaque matin ainsi me fait un bien immense. Un esprit inquisiteur pourrait me contredire en me demandant de prouver ce point. Je ne le ferai pas, car je ne saurais quoi lui répondre.

Je sais toutefois que chaque moment mécaniquement s’essouffle ; je comprends que l’un n’attend pas l’autre, qu’il y a fluidité, marche, je sais que le temps est une direction et que nos esprits en sont convaincus jusqu’à l’os.

Il n’y a pas plus mortel que l’immobilité, plus vinaigré que les certitudes. Maintenir en soi la dense danse des sensations, chevaucher avec la même légèreté les bonheurs et les malheurs, imiter la vie qui ne reste pas en place, fredonner même en silence la ritournelle de notre étonnement.

Je ne sais pas où le vie me mène, car elle se défait invariablement devant moi. Je regarde ce qu’elle laisse derrière et tente ainsi de m’imaginer quelle pourrait être son avenir. Peine perdue.

Heureux et heureuses sont ceux et celles qui se métamorphosent sans cesse, ne serait-ce qu’en esprit, car le royaume des découvertes leur appartient.