Que dire de ces heures vides de la nuit, lorsqu’on se réveille, tendu, entre deux respirations et deux rêves, entre deux rounds d’un match qui se répète et qui ne se gagne jamais.
L’insomnie, courte, passagère ou persistante et sans fin, braque sa lumière sur le travail psychopathe du cerveau, infatigable rat de bibliothèque qui lit non seulement les informations reçues, mais les dévore goulument, éructant des volcans de sens, trop saoul pour bien marcher et trop gavé pour bien comprendre.
Malgré l’ordre apparent de mes jours et l’âpre nécessité de vivre, il me semble entendre, même éveillé, le pas tout en savates de ces nuits, à l’intérieur desquelles seul le sommeil peut prendre véritablement la parole.
Il me reste à creuser des sillons d’inspiration sur cette Islande froide, à tenir fermement la pioche du labeur. Silencieusement combattre le découragement. L’attente peut être longue. Tiens, pourquoi ne pas chanter&nbps;? Tout compte fait, toute mélodie est un cri, une plainte, une victoire.