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L’écriture apaisée

15 mars 2012

Les saisons roulent sur un sentier cahoteux. Ce n’est pas demain que ça changera. Si beaucoup rêvent d’ores et déjà de se prélasser sur les terrasses, l’hiver n’en continue pas moins de déverser, de temps en temps, sa neige qui, en théorie, est réglementaire jusqu’à la venue du printemps. Après, on pourra chialer, mais pour l’heure, endurons !

De mon côté, malgré la fatigue, je pousse un peu plus l’effort, me discipline à écrire, entreprends le périlleux exercice de lire d’autres auteurs pendant que je révise mon roman. Les auteurs écrivent souvent simplement. Les bonnes histoires sont des édifices bâtis non pas avec des pierres précieuses, mais avec des imaginaires composés de simples grains de sable. On mesure ainsi souvent le génie d’un auteur à la transparence de son travail.

Après le choc des rebuffades de deux éditeurs, mon regard sur mon roman ne change pas beaucoup. Ce que j’y lis me plaît. Mon malaise se temporise, ma confiance renaît. Il y a bien sûr de mauvaises phrases, des idées qui m’apparaissent soudain trop brutes ou encore assez laides, comme des croutes de sang tenaces sur cette littérature que je voudrais sans reproches. Je gratte volontiers, quitte à faire jaillir de nouveau le sang. Au-delà de ce travail nécessaire, que j’étais déjà prêt à faire, je me conforte en réalisant que mes personnages demeurent entiers, intègres.

Je serai publié, j’en conserve l’intime conviction.