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Les chaudrons de l’insomnie

30 décembre 2012

L’insomnie ressemble au jour. Excité, l’esprit perçoit chaque lueur, entend chaque bruit, ressent chaque humeur. La raison en ratisse large, enivrée pour des causes qui rejoignent le cœur. En réalité, la pensée écoute son corps.

Ai mangé au souper des huitres, des acras et un filet de poisson, le tout savamment dilué dans quelques verres de muscadet. Mon estomac a protesté si bien qu’il a maintenu bien active la fournaise. Incapable de dormir avec ce vacarme. Il n’en fallait pas plus pour rêver abondamment, se croire la victime d’un complot, le résoudre en se réveillant, pour ensuite replonger dans un autre labyrinthe de non-sens.

Si le cerveau s’égare si facilement avec quelques grammes de nourriture, comment ne pourrait-il pas être affecté par l’air du temps, les soubresauts des peuples, l’attraction de la Lune et l’appel lointain des trous noirs ?

Heureusement qu’il y a le jour pour nous fournir un semblant de certitude.