La saison actuelle demeure grise. Les couleurs sont habituellement artificielles ou exagérément vivantes. Le temps donne tantôt de la neige, tantôt de la pluie, et surtout un ciel couvert d’une ouate mal lavée.
C’est un temps maussade, pourtant doucereux, c’est un quotidien alourdi par des détails compliqués. C’est comme l’absence de miracle, un désert silencieux, des prières adressées à un phénomène qui dépasse mon entendement.
La chaleur humaine ne sort pas de sa coquille. Il y a davantage de sourires et de passions, même des guerres, sur Internet que dans les rues de Montréal. Ailleurs, dans le monde, du sang coule réellement. Mais nous sommes loin de la Syrie, des afghans et autres âmes en ébullition. Oh, il y a bien sûr des meurtrissures dans nos régions tranquilles. Mais c’est assourdi par les murs épais du progrès ou de notre lassitude.
Il y a de ces jours où j’oublie que j’ai, entre mes mains, la palette de couleurs de mon destin.