en

Les compagnons

14 février 2012

Lorsque les coïncidences arrivent à point, on parle volontiers de synchronicité, terme chéri par Jung qui a vu comme d’autres avant lui que, dans le mouvement des corps célestes résidait une sagesse sans noms, qualificatifs ou verbes. Une vidéo (voir plus bas), sur Johnny Barnes donne le ton à ce que je voulais déjà dire.

Aujourd’hui, il me fallait bien sûr parler d’amour, puisque c’en est officiellement la journée chez les peuplades occidentales. Encore ce matin, un ami me faisait la remarque que je n’étais pas du type à célébrer cette journée, ou toute autre période imposée par le calendrier des commerçants ou des sociétés.

Il est vrai que je ne suis pas d’humeur à suivre les gens, à faire comme eux, à mentir surtout. Il est vrai également que mes sentiments n’ont pas pris fortement racine dans le cœur des autres. J’ai bien tenté, mais il en va de mes amours comme de mes plantes, elles poussent en orgueil ou s’assèchent facilement. Je n’ai pas le pouce vert, même si j’ai les mains, le cœur et le corps amoureux.

Qu’on ne pense pas que ma vie soit un désert, loin de là. Je suis par contre du genre circonspect, prudent et je me suis entouré d’un relatif bonheur. Je suis un peu comme ce Johnny Barnes qui exprime, contre vents et marées, allègrement son bonheur d’être en vie.

La chanteuse Jane Siberry nous en souhaite tout autant, demande d’aimer et d’être fier de nos compagnons quotidiens, de leur rendre grâce, d’être heureux d’être d’exister parmi eux.

Ainsi, avons-nous à des degrés divers, des compagnons d’existence. À eux, il faut non pas s’obliger à leur dire qu’on les aime, il suffit d’un geste, un sourire, une accolade, même un silence trahi par des yeux plus sages que nos paroles. L’amour est simple. Je vous aime, je suis craintif, mais il faut vous aimer.

Pour bien aimer, je crois, il importe de ne pas s’obstiner à nourrir nos blessures, mais d’insister à être bons. L’univers nous semble cruel et pourtant, il nous a quand même conduits, maladroitement certes, au progrès. Reconnaissons nos torts, nos maladresses et relevons l’échine. Allons en paix.

Mr. Happy Man de Matt Morris Films sur Vimeo.