Il est ce temps de l’année où un léger malaise s’empare de mes pensées. Une pile de documents de toutes les formes et de toutes les couleurs attend d’être classée, calculée. Bien que chaque année je me dis qu’on ne m’y reprendra plus et que je ferai la besogne au fur et à mesure, je me retrouve invariablement au mois de février à passer trois heures à faire réunir les papiers, à plonger dans ma comptabilité afin de me préparer pour les impôts.
La photo en dit long. D’un côté, s’il est un univers ordonné, c’est bien celui de mon ordinateur. De l’autre, la paperasse vernaculaire et de bas étage, qui, par un miracle annuel, parvient en totalité à obtenir mon attention, ayant attendu sagement son heure, entre les fentes d’un porte-document bondé.
Je ne suis pas original en affirmant que je déteste faire mes impôts. Malgré la simplicité de l’exercice, je suis un travailleur autonome, et je dois donc tenir en compte des dépenses de ceci, des revenus de cela, des calculs mystérieux avec tout cela, etc. Même si j’utilise un logiciel, j’ai l’impression que je vais me tromper, que je louperai les aubaines et que, de toute manière, je me ferai avoir. Je suis de bonne foi, je semble faire comme il faut puisque les gouvernements acceptent mes déclarations depuis tout ce temps... Pourquoi les impôts ne se font-ils pas comme en France où chaque citoyen reçoit, le moment venu, un formulaire déjà tout rempli ?
Je m’occupe de mes affaires, mes comptes sont payés, mais il est clair que la comptabilité et moi faisons deux. J’étais pourtant différent il y a une dizaine d’années. Qu’à cela ne tienne. Si je suis bon sur le marteau et la programmation, je peux certes maîtriser mes finances!
Faut budgéter, me dira-t-on. Eh bien soit! J’achète ce logiciel joliment tourné et qui proclame exactement la chose : You need a budget. Un peu de rigueur, M. Verville !
PS 2019: J’ai failli complètement.