Les gens flous habitent notre quotidien. Nous les croisons, les regardons le temps d’un désir ou d’une indifférence. Certains sont heureux, d’autres ne savent pas comment ils feront pour passer le jour. Quelques-uns mourront aujourd’hui pendant que les survivants riront, travailleront, s’apprêteront à vivre ou mourir demain. Encore d’autres naîtront.
Il y a davantage de gens flous lorsqu’il pleut ou qu’il fait froid, ou encore lorsque pluie, neige, hasard du vent s’entremêlent pour nous faire davantage courber l’échine. Les peuples du nord sont industrieux, car ils ont froid. Tant mieux si, dans le creux de leur lit, ils jouissent du luxe de voir sourire un regard chaleureux et gourmand.