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L’étonnement

1 août 2012

On en revient toujours à l’étonnement. À des époques que l’on pourrait penser plus glorieuses, lorsque les stimulations étaient plus rares, il était facile de s’étonner devant un feu d’artifice, les cirques ambulants, un film de série B.

Maintenant, tout le monde le sait, nous sommes bombardés autant par les rayons gamma, les ondes Wifi, les carrousels burlesques des téléviseurs que par les promesses enivrantes des politiciens qui ont depuis longtemps oublié ce qu’était un véritable idéal.

On nous offre des feux d’artifice à la semaine, et nous sommes comme ces adolescents aux bras trop longs qui ne savent plus où donner de l’ennui. Étonnamment, si nous voyons défiler devant nous les merveilles de l’univers, nous nous surprenons tout de même à bâiller quotidiennement devant la mort des autres, à nous contenter de petits bonheurs à répétition, faire comme si notre vie en valait la peine, alors que nous laissons filer entre les doigts cette sève si précieuse qu’est notre existence.

Quand je tais en moi les pensées et les paroles, il ne reste que le bruit de ma respiration, le battement de mon cœur, le fleuve de mon sang. J’ai l’impression de redevenir un animal. Je m’aperçois que j’ai faim, que j’ai soif, que j’ai peur. Pourtant, je m’étonne d’être en vie, heureux d’exister.

Cela ne dure qu’un moment, le temps d’un véritable oubli. Et c’est bien ainsi. L’être humain est un bête miraculeuse, en combat avec ses contradictions. Il est à la fois ange et démon. Nous aimons inconsciemment le danger, car nous aimons nous enivrer.

Voilà pourquoi je continue à écrire. Voilà pourquoi j’ai toujours faim, soif, peur.