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L’impressionnant Chostakovitch

25 novembre 2012

Je dois rattraper mon retard d’apprentissage. Le concert dans lequel Ganymède participera en compagnie du Chœur symphonique de McGill a lieu la semaine prochaine. Nous y chanterons la 13e symphonie de Chostakovitch, dite Babi Yar, pour chœur d’hommes et baryton.

J’ai toujours aimé Chostakovitch. À l’époque du vinyle, je possédais la collection complète des quatuors que je faisais jouer abondamment. Je ne connais cependant pas beaucoup son œuvre au-delà de ses quatuors. En écoutant, aujourd’hui, Babi Yar, résonnent en moi les mélodies chaotiques de la puissance de vivre. On n’écoute pas Chostakovitch pour se distraire, mais pour se rappeler le combat de l’existence. Mélange d’angoisses, de charmes, de grandiloquence et d’insécurité, la musique du compositeur est résolument ancrée dans l’humanité, ce qui lui a valu bien des tourments, car, artiste libre, mais dévoué, il pouvait autant critiquer Staline que rendre gloire à l’Union soviétique.

L’époque est en elle-même riche de sang. Le génie de Chostakovitch aura été de la dépeindre avec, dans la main et le cœur, un scalpel incandescent. Seule la musique, et sans doute le cinéma, peut illustrer ainsi la condition humaine. Moi, je rêve constamment que ce souffle nourrisse ma pauvre grammaire.