Ce n’est pas que les mots me manquent. La parole demeure volubile dans mes pensées. Elle est cependant ailleurs que sur Internet, dans les mailles de mon roman. Écrire envoute, m’interdit presque d’autres visions, comme si mon esprit s’enflammait pour une seule doctrine.
Nous, les vivants, nous les passants dans la rue des jours, nos horaires, nos missions, nos devoirs et permissions, nos univers entrelacés noient nos heures qui paraissent s’accélérer au point qu’on en perd les détails sur l’horizon. Il est certes sage de ménager ses efforts, car l’épuisement, tel un loup, n’attend que ça.
Il faut donc parfois se taire, saupoudrer de silence la terre de nos discours. La patience est d’autant plus noble quand on ne sait pas où vont les saisons. La train va peut-être trop vite, mais si nous fermons les yeux, nous voyons soudain un autre paysage. Et tout semble redevenir plus précis, clair.
Nous finissons toujours pas entrer en gare.