Je termine déjà presque deux semaines chez mon nouvel employeur. On s’imagine aisément le changement de rythme, les nouvelles couleurs horaires. J’ai dû également terminer, le soir, des travaux de mes anciens clients, qui le sont toujours un petit peu. Ils ont été compréhensifs et j’ai pu ainsi rendre à terme les projets.
J’aurais beaucoup à dire, mais pour le moment, je ne suis que fatigué. Le virage à cent-quatre-vingts degrés s’est fait sans heurts. Les nouvelles habitudes prennent rapidement racine. J’aime ainsi marcher le matin vers le boulot. Trente minutes à peine, le soleil est toujours au rendez-vous, devant moi. L’air doucereux de septembre m’accompagne.
Je n’ai pu rien faire d’autre que de travailler et, ce week-end, suis allé rencontrer à Québec une amie que je n’avais pas revue depuis 30 ans, atteinte d’un important cancer. J’y suis allé avec… mon premier amour, d’il y a trente ans. Double retrouvaille. J’aurai l’occasion d’y revenir.
Je n’a pas chanté, je n’ai pu chanter. Demain, je me présente devant le professeur sans avoir pu répéter quoi que ce soit d’autant que je lutte contre les virus que les soixante-dix employés de Spiria semblent s’amuser à disperser dans l’air à force, les uns après les autres, d’éternuer.
Je ne suis pas en cage, je suis enrégimenté dans quelque chose de nouveau. La poussière retombera bien assez vite, je pourrai de nouveau prendre le temps de photographier la vie.
Je suis content de ce qui m’arrive. Seule déception : VLB a décidé de retarder à l’automne 2014 la parution de mon roman. Je l’aurai eu longtemps dans les pattes, ce texte. Bien heureux, dit-on, celui qui sait attendre. Pour le moment, je n’ai le goût que de dormir et rêver à un horizon étale, calme, et à la paie régulière. Qui vivra, verra vraiment.