Je jetai un regard vers la scène. L’arbre semblait me parler sans que je ne comprenne pour autant son langage comme si je ne possédais, après tout, que la vision neutre d’un animal. Pas de danger en vue, que la protection virtuelle d’une ville assiégée par un peu de neige.
J’ai tout de même aimé ce que je voyais et me suis dépêché à sortir mon appareil photo. Clic. Rien que ça, clic. Je suis rentré et me suis embrigadé sous les couvertures pour travailler un peu mon roman. Je me suis endormi par la suite rapidement. Ce matin, je me suis félicité d’être de nouveau en vie, fatigué, heureux de regarder la fenêtre zébrée.
Mes yeux ne voient toujours pas la tempête venir. Mes oreilles seraient-elles devenues schizophrènes ? Comme elles sont longues, ces heures d’attente, ai-je l’habitude de pleurer depuis des années.
Je ne me plains pas outre mesure. Je ne sais trop quoi dire si ce n’est de poursuivre cette écoute pieuse de mon existence. Je lape mes petits bonheurs, comme une antilope à son étang.
C’est beau, les mots, ils enjolivent même les mensonges.