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À l’orée d’un nouvel automne

8 septembre 2021

Il y a presqu’un an, je me promenais dans le boisé Saint-Sulpice. J’étais en vacances. L’automne avait officiellement commencé alors que nous n’en sommes cette année qu’à ses balbutiements. Comme il arrive souvent lorsqu’on répète les choses, le constat est à peu près identique, même si le regard trouve toujours quelque chose à explorer. Je suis de nouveau en pause après une année à ne presque pas sortir dehors. Je suis doublement vacciné, le virus fait un peu moins peur et les saisons s’en foutent royalement.

Le boisé était quasi exempt de promeneurs. Les étudiants du cégep Ahuntsic bourdonnaient autour, leur cours en présentiel étant achevé, pressés de retourner à la maison, évitant ainsi les méandres tranquilles de la petite forêt vieillissante. Les sentiers étaient secs, le feuillage toujours très vert malgré ici et là les premiers évanouissements végétaux.

J’ai retrouvé l’arbre à la grande mâchoire. On dirait une porte magique vers un univers de dragons et de sorcières. Tout semble mener à cet arbre. En jetant un regard à l’intérieur, mon œil a vite repéré un insecte se faisant dorer l’exosquelette. Un peu plus tard, au détour d’un sentier, un petit escargot mangeait sa feuille en attendant d’hiberner. Il paraît que ces petites bêtes peuvent également « estiver », à savoir se protéger des périodes trop chaudes de l’été. Et ça vit combien de temps, un escargot? Le Grand Internet me répond que cela dépend de l’espèce. Bref, je n’en saurai pas plus sur celui-là.

Ce qu’il y a de bon dans les vacances est qu’on peut vraiment vivre son inutilité à temps plein, dormir et gémir tout en continuant à recevoir sa chèque de paie même si, technologie sournoise oblige, un collègue finit par vous appeler parce qu’il est vraiment mal pris avec un problème.

Pas grave. Je m’automnise quand même. L’important est de sentir le gonflement persistant et bienveillant de ses poumons, de se fier à son cœur industrieux pour pousser un peu plus loin la route. Attendre que le lendemain se transforme par magie en un présent tissé à la lumière de son existence. Vivre, c’est surtout remercier.