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De la cigale et de la fourmi

29 novembre 2012

J’ai passé une partie de l’après-midi à chanter, à tenter, du moins, de chanter. J’ai l’impression d’avancer autant que je recule. Parfois les notes hautes me semblent bien placées, parfois elles ressemblent à gémissement de chant de baleine. Quant aux notes graves, je semble les perdre, soudain. Et si mon professeur était à mes côtés, il n’y verrait sûrement que des sons et pas de musique.

Cette tension sur les épaules... paradoxalement, je raidis les bras pour défaire les nœuds qui bloquent la je ne sais plus quelle vertèbre, exactement où, j’ai des problèmes de peau ! (j’y ai l’épiderme très sec et mal irrigué). Ce travail de désapprentissage est ardu, mais il semble salutaire même si j’ai l’air d’un Pinocchio aux ficelles arrière trop courtes.

Je n’ai rien de plus beau à faire, le travail ne reprendra que dans quelques jours. Je commence à aimer cette vacance, qui ne sera malheureusement que trop brève (alors qu’il y a à peine deux jours, je me plaignais de ne plus avoir d’avenir...)

J’ai également reçu un mot de cet éditeur qui a montré un intérêt pour Les Mailles sanguines. Il m’enjoint à la patience, car, dit-il, au-delà de la qualité de l’œuvre, il y a d’autres réalités à prendre en considération. Phrase mystérieuse, qui donne autant l’espoir qu’un coup de règle sur les doigts. Bref, comme pour le chant, j’avance et je recule, puis j’avance pour de nouveau reculer.

D’ici un mois, je devrais être fixé. D’ici ce temps, je feindrai la cigale. Dans une heure, je prends le métro pour aller... chanter !

J’aimerais tant ne plus être fourmi.