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De la lumière et des démons

7 décembre 2011

Puisque la Terre se penche un peu trop, les jours raccourcissent. Les gens se meuvent dans une ville à peine éveillée et on pourrait croire que la nuit n’est pas encore tombée tant leurs gestes sont vifs et impatients. C’est à croire qu’ils ne se sont pas endormis, qu’ils n’ont pas rêvé et, comme des insectes kamikazes, tournoient autour des feux de circulation.

L’air et le ciel s’éveillent eux aussi indécis. Des flocons par-ci, par-là, un soleil voilé de gris, le chuintement des pneus écrasant de l’eau lumineuse, c’est encore un de ces petits matins entourés de lumières zombies.

J’ai longuement marché, et d’un pas rapide, non pas parce que je suis pressé, mais bien pour lancer ma journée, moi aussi, réveiller totalement mon corps. J’ai arpenté le vaste quadrilatère d’un centre de tri de la STM (Crémazie, Saint-Laurent), suis revenu par les rues plus tranquilles de mon quartier. Quarante-cinq minutes en tout et partout.

Il fait sombre dans l’appartement. Il n’y a que l’écran pour m’illuminer. Cela ressemble à un panneau-réclame, à un petit autel d’espérances. Avant d’écrire ces lignes, j’ai lu les grands titres sur Internet. C’était rempli de démons.