J'ai demandé au robot de Midjourney de m'illustrer de vieilles dames hallucinant sous l'effet de l'alcool et de la drogue. Mes instructions, des prompts dans le langage de l'IA, étaient plus ou moins précises, tout comme le rendu de certaines illustrations.
Je n'ai pas réussi à obtenir ce que je voulais, ce que j'imaginais, pour la simple et bonne raison que mon cerveau n'est pas celui de Midjourney. Un univers de fils, de transistors et de plastiques nous sépare l'un de l'autre, sans oublier les contrées de l'imaginaire qui, chez moi, sont mues par des possibilités biologiques vieilles de millions d'années alors que les capacités du robot, bien qu'exceptionnelles, ne relèvent encore que du mélange et de l'imitation.
Mais j'ai bien souri à l'affichage de certaines des illustrations. Je me rends compte également que plus on demande des variations sur une image choisie, plus on risque d'obtenir de bons résultats. Jusqu'à ce que le tout dérape.
Encore une fois, les limites de ces supposées intelligences se heurtent au carcan imposé par la mathématique de leurs créateurs. Cela changera rapidement.
Avant de faire halluciner mes vieux, j'avais demandé de simples portraits à la Toulouse Lautrec, à la Egon Schiele et à la façon américaine du XXe siècle. Encore là, des maladresses et des trouvailles, des mains mal dessinées, des bouches malhabiles. J'ai confiance que les développeurs sauront raffiner leur jouet.
Et pourquoi des vieux hallucinants? Parce que j'hallucine sans doute, en ce moment, mon quotidien. Je voulais écrire un texte plus sérieux qui aurait eu pour titre: Quand je serai vieux. Il viendra, je suppose.
Je pourrais déjà conclure ici que j'aimerais conserver cette capacité naturelle que j'ai à me méfier des contraintes et des valeurs absolues. Je n'ai jamais été un fumeur ni un gros buveur. Cela n'empêche pas mon foie de se plaindre. Ma fuite est ailleurs. Mon thème astrologique indique que j'ai peu de "points" en Air. Je ne suis pas un grand penseur. Mais pour le rêve, ça... j'en suis tout humide.
Pour l'instant, je regarde mes vieux écouter leur musique et boire leur petit verre. Ça aide à oblitérer une réalité sans jugement et froide comme le destin.