Mon seul refuge, mon âme, mon souffle s’inquiète. Je ne sais quoi répondre à ma soif. Cloîtré dans mon confort, je pressens un danger comme si l’écorce sous mes pieds avait déjà commencé à trembler bien avant que mes sens ne m’en alertent.
Pourquoi ce perpétuel passage à l’ombre et aux angoisses, ce retour insistant à la lumière et à la sagesse?
Je ronge mon frein pendant que mes pensées se mettent en furie, puis je respire à fond, car je n’ai d’autre force que celle-là. Quelque chose m’interpelle ou me prévient; j’ai du mal à l’entendre. Je pourrais chanter que tout va bien, madame la Marquise, pendant qu’une logique aiguisée comme une guillotine me fait perdre la raison.
Mes mots, mes seules bouées, apparaissent sous mes doigts sans pouvoir me certifier que je suis loin de la noyade. Ces paroles qui me valent parfois des «like» polis sont ma nourriture bienfaisante.
J’ai peine à comprendre, je souris à tout le monde. Mes paupières fermées se racontent des ombres gores. J’ai mal à la tête, pas vraiment celle en os, plutôt celle qui pompe mon sang. Mon cœur sait-il qu’il va mourir; est-ce seulement la conscience universelle qui m’en susurre la certitude?
Que les écrits sont faciles! Ils n’ont que vingt minutes en âge qu’ils réussissent à m’endormir.
Je me suis encore réfugié en eux sans en cerner la frontière où l’impact. Je m’empoisonne ou je me libère?