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Immobile

10 février 2013

Toujours dans cet œil de cyclone. Je sens certes le vent, j’entends aussi la rumeur de l’agitation, mon quotidien est loin d’être calme, les factures arrivent, les demandes pressantes des clients surgissent, les répétitions de chorale, de chant, les exercices, les soupers, les midis, les matins, les amis à rencontrer, à voir pour la première fois, d’autres qui semblent graviter maintenant un peu plus loin, la mère qui s’est fait opérer au genou qui se plaint que c’est plus douloureux que l’enfantement, les troubles étouffés de Syrie, les remous grandissants de Tunisie, la farce législative en France autour du mariage, les morts aux Îles Salomons, la neige à Boston, les Canadiens déconfits, la visite de sites de machines espressos juste parce que la mienne commence à me faire réellement suer. Petit bourgeois que je suis, petit endetté frustré.

Et puis le silence durant un après-midi, avant de revenir à mon bureau pour créer une affiche pour une chorale. Aujourd’hui, le même cirque, une revue de bibliothécaires à monter, les mêmes heures, la même erre d’aller.

Ce matin, le silence ressemble à celui d’hier même si j’entends en plus le bouillonnement de l’humidificateur, la circulation automobile, irrégulière et paresseuse comme il se doit pour un dimanche matin. J’entends aussi le désordre de mon bureau, fidèle miroir de ce qui encombre mon esprit.

Le reste n’est que de la littérature écrite d’une main inquiète et obstinée.