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Je ne suis pas une lecture d’été

18 juillet 2012

J’ai posté cinq exemplaires des Mailles sanguines, le premier aux Éditions ..., dont le comité de lecture me suggérait de lui proposer une deuxième version. Deux autres exemplaires ont été envoyés par courriel à des maisons québécoises plus « jeunes ». Un autre exemplaire, par la poste, à une grande et ancienne maison d’édition québécoise. Enfin, un dernier exemplaire, ce soir, à une maison française.

Ces cinq gestes ont été faits sans espoir, tout de même par nécessité. Je ne me fais aucune illusion, ne me bâtis aucun château, suis déjà frileux à relire ce texte, je demeure insatisfait.

Bien entendu.

J’ai quelques personnes qui, en ce moment, ont en projet de lire mon texte. Une seule en a jusqu’à maintenant terminé la lecture. Ça se lit, il paraît, même si ce n’est pas un roman pour l’été.

Cela va de soi.

Ce commentaire n’est pas nouveau en regard de mon écriture. Je crois que je suis, en partant, un gars qui ne se vit pas l’été. Même si j’ai du bagou et sais faire rire, que je sais entretenir une conversation comme d’autres font pousser des fleurs, je me sens davantage exclu des réjouissances tout comme je m’en dispense volontiers. Je ne fais pas dans la dentelle. Je déteste le vide. J’ai soif de jouir et de sublimer.

Mon écriture cherche donc cette magie qui transcende le quotidien sans pour cela fuir dans les hautes sphères d’un intellectualisme acéré et exacerbé. J’aurais certes aimé vivre au temps des Romantiques. Sans le drame, sans les épanchements.

J’envoie donc de nouveau ce manuscrit qui aura pris tant de temps à naître. J’y ai mis encore une fois mon âme, pleine et entière. Cela n’en fait pas, de facto, une œuvre qui plaira. On préfère l’été, son soleil. On quémande l’ivresse.

Pourtant, le bonheur, je le crois, est une belle plante, solidement ancrée dans l’angoisse peu nourricière. La beauté se mange froide, entre deux secondes de combat.