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La zone d’inconfort

15 septembre 2012

Il y a quelques jours, j’ai mis en ligne, sur Facebook, une gentillette illustration qui montrait deux cercles. Dans le premier, plus petit que l’autre, on pouvait y lire « Votre zone de confort ». Dans le second, « Là où la magie survient ».

Un artiste acceptera tout de suite cette affirmation, même si elle est incomplète et injuste. Vraie, parce que pour découvrir, il faut faire ses bagages, quitter le navire pour en prendre un autre. Injuste, car il n’est pas nécessaire de refaire le monde chaque fois qu’on traverse une rivière. Vraie pourtant, car même dans le confort où notre vie nous installe, que ce soit dans l’insuccès, la réalisation, la misère ou la richesse, si on ne fait que jouir de la vie, on finit par s’épaissir et devenir, sans qu’on s’en aperçoive, un vieux con.

Le sujet est vaste. L’artiste jugera rapidement la « personne ordinaire » tandis que lui-même risque de croire que là où il est rendu, la magie opère effectivement alors qu’il se trouve dans une zone dangereuse où l’errance, voire la folie, la décadence, le menace plus qu’il ne le nourrit.

On peut mener une vie tranquille et prendre quelques minutes de son temps pour se taire, respirer d’aise et tenter de voir la vie autrement. On doit surtout comprendre que les crises que nous traversons, les malaises que nous ressentons, les déprimes qui nous submergent, sont autant d’appels à réparer sa chaloupe ou en choisir une autre. Au final, si on ose, on restera à flot.

Ne pas craindre et laisser vivre, laisser mourir. S’obliger aussi à la détermination, à la discipline, faire face à ses démons, ne pas les juger, et surtout jouir de l’existence.

Cela est facile, et dangereux à prétendre. Mais cela vaut tout de même la peine d’essayer.