Le froid bien sûr et les jours qui, comme un coton bon marché, rapetissent à la première rigueur. J’adore marcher lorsque le matin nous glisse sa lumière fine. J’ai mes pas pour moi, mon rythme solitaire marquant ainsi cette vie d’adulte qui a creusé si peu de sillons.
Je me plais à égrener silencieusement la rondeur de mes respirations. Je divague souvent. Mes pensées, comme les vôtres, ne servent souvent à rien, du moins, nous n’aurons jamais l’intelligence d’en comprendre tous ces rouages automatisés qui nous poussent aux rêves et aux lubies.
Le froid donc, bien sûr. Le froid et un sentiment d’arrêt, de solitude, d’impossibilités. Mon chemin est peut-être prévisible même si rien n’est inscrit dans le ciel. Mon regard se pose sur les feuilles qui commencent à mourir, je courbe l’échine. La route continue.