Lumière du matin, lumière du soir, les arbres se font caresser d’est en ouest, mais les feuilles sont maintenant fatiguées. Tout ce fard estival a fini par se transformer en or, en émeraude, en simple terre cuite.
L’automne m’inspire plus que tout; elle est une saison kaléidoscope et parfumée. Il me semble que, si j’avais à choisir entre le paradis et le purgatoire, j’irais habiter dans ce dernier s’il était tout automne, brouillard, feuilles perlées et soupirantes.
Entre les lumières horizontales de la matinée et du crépuscule, mes heures furent verticales et sans horizon. Je suis tout de même sorti le midi pour aller me chercher à manger, un midi qui appartient encore à l’été tandis que les extrémités du jour, tout comme sa nuit, appartiennent presque déjà à l’hiver. Il suffirait un tant soit peu d’un vent venu du nord pour figer totalement la végétation.
Mais le soleil, tout en tangente, poursuivra son lent ouvrage temporel et la lune, les soirs froids, n’en sera que plus belle. Il n’est de paix que dans le silence de ce constat à défaut de pouvoir connaître la véritable saison de mon existence.