D’où provient ce regard ? Qu’il prenne sa source d’un chat, d’un oiseau, d’un insecte ou d’un être humain, son origine ne partage aucune frontière avec les nôtres. La vie semble être la somme d’univers parallèles, vibrant à plus ou moins grande échelle entre eux.
D’où commence votre existence, à quel endroit se situe la mienne ? Nous paraissons si lointains avec nos masques sur nos lèvres, nous étions déjà à bonne distance quand nous pouvions nous serrer la main, nous toucher, nous heurter à l’improviste dans la cohue urbaine.
Quand vous mourrez, je n’aurai jamais atteint le fond de votre océan, je vous aurai peut-être caressé, embrassé et même fait jouir. Vous en aurez fait autant avec moi et les autres. Vous aurez flatté un chien, dialogué avec les dauphins ou les pieuvres et votre réalité n’aura pu être pour nous qu’une approximation, une devinette de ce que vous aurez vécu.
L’espèce humaine aura fait de grandes et petites choses avant de s’éteindre. Quand la Terre ressemblera à un désert martien, la profondeur de chaque conscience se sera transformée en étoile ou en matière sombre.
On dit qu’il est possible que l’univers entier soit une conscience se manifestant en autant de vibrations quantiques.
Comment alors prier ? S’agit-il là d’une constante cosmique ou d’une obstinée incertitude ? Aurons-nous, un jour, le même regard ?