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Les manigances du hasard

30 novembre 2011

Le soleil a pu, pendant une heure, se poser sur les objets et les gens. La pluie n’en a cependant pas fini avec nous et les rues se fleureront encore de bruissements mouillés. Les nuages reviennent pour la journée. Il y aura de la neige fondante ce soir. Il fait bon dehors, triste, mais bon.

Dans mon entourage, des gens flirtent avec la mélancolie. C’est la saison ou l’incertitude de la météo semble nous vieillir davantage. Quand le soleil va, tout va, pourrait-on dire.

J’ai pris quatre photos, quatre réalités. Une vieille dame qui observe des jeunes placés en vitrine d’une nouvelle garderie, une plaque d’huile dessinant un tigre intergalactique sur l’asphalte, quelques branches rayonnant d’un apparent bonheur de mourir, des étudiants qui, comme chaque matin, se dépêchent de se rendre à l’école.

Cette dernière photo a attiré mon regard. Au centre, le jeune homme flouté d’hier. Il y a de ces curieux hasards. Bien que je me sois promené à peu près aux mêmes heures, cette photo, tout comme celle d’hier, fut prise spontanément sans étudier au préalable les sujets de la photographie.

Il s’agit, bien entendu, d’une coïncidence facilitée par la régularité des horaires. Il en va sûrement ainsi de nos jours qui nous paraissent si égaux et cuisinés au même moule. À force de jouer avec les mêmes heures, il n’est pas étonnant de refaire le même gâteau. De là, je pourrais encore philosopher dans des ruelles encore inexplorées de ma pensée. Le hasard aime bien manigancer ses mauvais coups avec mon imaginaire. Dommage qu’il ne réussisse pas tous ses coups, car je ne gagne jamais à la loterie.