À force d’ausculter le ciel et d’étudier leurs empreintes laissées lors de notre naissance, je ne peux que conclure qu’il existe non pas un Dieu, mais une Logique, un Ordre, quelque chose que nos faibles grammaires et sollipsismes n’arrivent à cerner.
Un feu réside en nous. Il nourrit nos actes et nos rêves, notre faim ne cesse d’en redemander. Nos âmes sont ailleurs, ficelées à ce qui semble être du plasma cosmique qui bouillonne depuis des temps immémoriaux. Nous n’en savons rien. Nous sommes les fruits probalistes d’un chaos sans loi ni foi, un hasard qui, pourtant, affiche couleurs, odeurs et formes.
Peut-être la vie sur Terre provient-elle d’une comète qui aura nourri les océans, peut-être un robot aura-t-il été laissé inanimé dans le jeune magma de la planète et, de son courant, aura électrifié des protozoaires.
Peut-être n’y a-t-il qu’une lente répétition d’un cycle sans nom, sans Créateur, sans Rien. Mais comment peut-il n’y avoir Rien si nous sommes là pour nous poser la question?
Chaque jour qui nous conduit vers notre fin est une page inscrivant toute seule, et d’une écriture peu ou prou maîtrisée, des torrents d’aléatoires vérités. Les livres qui en résultent sont peut-être rangés dans une bibliothèque invertébrée, une conscience qui n’existe que pour être consciente.
Et pendant ce temps, nous continuons à rêver, à nos vêtir de temporaires certitudes nous guidant, nous les aveugles, sur un chemin entre les chants et les actions. Tout y est, dans ces livres: le chaos et l’ordre, l’amour et la guerre, la survie et le déclin, le sourires et la vengeance, la peur et l’aventure.
La façon de créer les images changent, l’inspiration, la mise en esprit se poursuit et notre plus douloureuse tristesse est de ce contenter de nos ignorances et de nos superstitions telles que nous les envisageons dans nos œuvres et sermons.
Nos âmes se renouvellent aux dépends de nos chairs. Demain, ce compost sera peut-être fait de métal. Il ne sera tout de même que fertilisant pour d’autres fleurs et d’autres cadavres.
Le jour où tout pourrait cesser est très loin. Très, très loin dans le temps. Tout ce que l’on peut dire en ce moment, est que le temps est loin, donc espace, donc direction et carte.
C’est une aventure qui ne se lasse de partir en voyage.