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On se le demande...

20 octobre 2024

On se demande à quoi ça sert de vivre si on s’arrête un seul instant honnête pour y penser. Demain, autrement dit dans cent mille ans, les robots se poseront les mêmes questions à la différence qu’ils seront probablement éternels et qu’ils rouleront en boucle des algorithmes qui auront été créés par ils ne seront quel Dieu.

Et le Dieu, ce sera un Humain depuis longtemps disparu.

Supposons encore qu’un désastre pire que Trump, Putin ou Netanyahou survienne sur Terre et que l’espèce humaine se transforme en engrais pour les fleurs qui, elle, repousseront encore dans les montagnes dépouillées de leurs alpinistes. La vie se poursuivra sans nous; la Terre se trouvera une autre conscience pour se regarder dans le miroir. Elle sera verte, mauve, humide et fertile. Puis le soleil éclatera bien un de ces jours.

Aurons-nous le temps de découvrir le Mystère? ll me semble que mes rêves me racontent tant de choses et, bête comme je suis, je n’y comprends rien. J’ai souvenir d’un psy qui avait colligé les siens tout au long de sa vie dans des carnets et qui s’avoua vaincu avant de mourir.
Si nous sommes voués à l’ignorance, il nous resterait alors le loisir de vivre comme des enfants qui se moquent du futur?

C’est un peu bête de jouer les innocents aux mains pleines ou les monstres aux dents ensanglantées, de gaspiller la planète. Mais c’est bêtement comme ça. On pousse le crayon un peu plus loin, on s’en va voir s’il y a de la vie sur une lune de Jupiter, on s’amuse, s’envoie des fleurs et des bombes. La déraison de l’être humain semble aussi équitable que ses puissantes révélations. Les religions ont fait autant de morts que le plus sordide des dictateurs. L’injustice ne semble pas vouloir se tarir, c’est une fontaine aussi délirante que celle de Jouvence. Vogue la galère, naviguent les chimères.
Et pourtant les caresses d’un l’un nous font languir, la poésie d’un autre nous apaise, le sourire de notre mère nous rassure un brin. Les femmes et les hommes s’ensemencent et recommencent.

Faut croire qu’on aime ça.

Illustrations : Midjourney