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Notre légende personnelle

23 décembre 2017

Je relu O Alquimista (L’Alchimiste). Je l'avais probablement déjà lu, j’ai tellement lu dans mon adolescence, ou en aurais-je vu une transposition à l’écran ? Ce roman s’est vendu à des millions d’exemplaires, après tout. Ou est-ce le fait que le propos emprunte le même chemin que ces philosophies nouvel-âge qui ont coloré la fin du XXe siècle ?

Todas as pessoas, no começo da juventude, sabem qual é sua Lenda Pessoal. Nessa época, tudo é claro, tudo é possível, e elas não têm medo de sonhar e desejar tudo aquilo que gostariam de fazer na vida. Entretanto, à medida que o tempo vai passando, uma misteriosa força começa a tentar provar que é impossível realizar a Lenda Pessoal.

« Tout le monde, dans sa jeunesse, connaît sa légende personnelle. À ce moment-là, tout est clair, tout est possible, et on n’a pas peur de rêver et de désirer tout ce qu’on aimerait faire dans la vie. Cependant, au fil du temps, une force mystérieuse essaie graduellement de prouver qu’il est impossible de réaliser sa légende personnelle. »

Et le but, dans la vie, bien sûr, est de satisfaire cette légende. Voilà qui est bien dit, qui fait rêver et espérer. Ce petit conte, dont je n’ai lu jusqu’à maintenant que le quart, traduit à merveille ce désir inné que nous possédons de nous dépasser, de franchir les frontières du mieux que l’on peut. Chacun possède son histoire, sa manière de raconter sa vie par ses gestes, ses paroles et ses expériences.

Bien souvent, le désespoir ou la tristesse nous envahit pour ne pas avoir atteint le but recherché. Beaucoup se fabriquent des ailes de cire mal préparées aux grandes aventures. La chute est alors brutale.

Forcément, on s’interroge sur ce qu’est cette légende. Dans un premier temps, ne faudrait-il pas lui enlever cette robe trop courte et transparente avec laquelle ce mot se revêt. Un jeune enfant syrien, prisonnier des tirs d’adultes aux yeux rivés d’une colère aveugle, vit-il vraiment une légende ? Lorsqu’il reçoit une balle dans la tête, son histoire s’achève sans avoir commencé. Une jeune Indienne aspergée au visage d’acide vous dira la même chose. Les légendes, c’est pour les bourgeois, les contes de fées pour les mortels qui rêvent d’éternité hollywoodienne.

On le sait pourtant tous, notre bonheur réside non pas dans la réalisation de ceci ou de cela, mais de l’équilibre que nous atteignons à parcourir notre chemin, peu importe ce qu’il sera, dans l’abnégation la plus volontaire possible. Le bonheur n’est pas de juger, qualifier le sentier que nous empruntons, il n’est pas non plus de le paver d’un asphalte de bonnes intentions. Devant la mort, nous ne pouvons que rêver et ce n’est que par cette humilité volontaire que nous parvenons à poursuivre notre route.

Alors, oui, notre légende personnelle, ça fait rêver. Il est bon de se raconter ce genre d’histoire, de raconter vers l’arrière, de se remémorer ce que l’on a dit et fait, ce que l’on a rêvé. Il est sage également de regarder vers l’avant, de réaliser ce qu’il reste à parcours avant la frontière finale. Et il est important de comprendre ce que l’on a oublié, de se rappeler ces pétales de désir qui ornaient notre coeur. Il est primordial de s’asseoir un temps, chaque matin, afin de comprendre ce qui nous motive à vivre.

Jamais ne faudrait-il oublier, cependant, que la véritable Légende dépasse l’individu, va plus loin que la planète sur laquelle nous posons pieds. Si notre destin est de vivre une aventure, elle prendrait plus de sens si elle était partagée, chantée et dirigée vers un de ces soleils qui illuminent notre insignifiance et notre ignorance. La magie est là. Commençons par nous réchauffer et à nous aimer autour de notre première étoile. Regardons ensuite la lune, regardons les lunes, les nébuleuses et les trous noirs, les étoiles à proton, les tempêtes circulaires jupitériennes, les hexagonales saturniennes et taisons-nous par la suite, revenons auprès du feu, dans le cercle chaleureux du vivant. Aimons-nous. On a déjà dit tout ça, n’est-ce pas ? Et alors ?