Il y a de ces moments qui se vivent préférablement sans penser, tenir son esprit et son corps bien droit dans la géométrie de l’existence. Tout serait hologramme? Une infime partie de soi ne serait que le reflet existentiel d’une conscience hors de nos sens, notre peau n’étant non pas un exosquelette, mais bien une membrane éphémère traversant les mondes et les possibles.
Il suffit d’un moment, au retour de l’épicerie, en attendant le feu vert pour traverser, de se tourner et d’apercevoir la lumière de cet arbre sur fond bleu. Un vert intense, une lumière folle, un bleu aléatoire, et le bruit de la 40, outrageusement réaliste, étranger au silence de mes élucubrations.
Il n’y a ni tristesse ni joie dans ce monde. Il n’y a que le neutre présent qui offre à nos iris de poisson argenté des arbres de foi et des appels à l’obédience.