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Panenthéisme

19 juin 2021

Ce qui m’inspire n’a de sens que pour mon propre entendement. J’espère atteindre l’autre et créer ainsi un tourbillon de sensations, une fusion silencieuse qui ne peut être parlée, seulement actée et dansée. Je ne reçois bien souvent en retour que des coeurs polis à la surface d’un écran tactile qui m’éloigne du vivant. Et, si j’en crois mon inaction, cela fait mon affaire. Je m’en contente ou je fais avec.

Mes farces et mes bouffonneries sont plus corrosives et font effet sur la galerie. Les clowns ont compris que, pour survivre, il fallait étaler sa différence en la déformant. Mais le grotesque reprend le pouvoir et l’Humanité semble être prête à assister à un nouveau cataclysme. On ne sait plus, donc, ni rire ni pleurer, on redevient puritain jusqu’à en déboulonner le statues et les souvenirs, ceux qui devraient pourtant rester là afin de nous permettre de nous rappeler vers l’Ordre universel.

C’est une dramatique rigolade manipulés par des Archétypes ivres. Puisqu’on aurait tout inventer, il faut recommencer. Les drames ont tant été écrits que nos imaginaires ne semblent pouvoir survivre que par le jeu des répétitions ou de la rebuffade. Nous nous aimons et nous nous détestons, ce n’est pas nouveau, mais cela ne respire plus rien. Quelle est bien cette mouche qui nous a piqués et endormis?

J’ai moi aussi ce réflexe au sortir du travail de ne pas vouloir m’embarrasser de mes raisons de vivre. Pourtant, s’il y a bien une chose qui m’ensorcelle encore, c’est le néant de mes interrogations. Si je rêve toujours de masser un corps en lui faisant deviner mon intérêt pour l’âme qui s’y trame, je fais souvent le pitre, vaincu par ma couardise en espérant, comme un homme ivre, que l’alcool dans mon sang ne s’évaporera jamais.

Si au-delà de nos têtes s’écoulent des vents de magique conscience, j’ose croire que ma barque finira par en fendre les vagues. Si tout n’est que bruits et coïncidences, je continue à saliver devant les danseurs qui pavanent leur beauté et leur grâce.

Ce sont bien de nombreuses hypothèses mollement construites autour d’un panenthéisme personnel. Mais comment faire autrement. N’est-ce pas le seul rempart contre la folie?