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Post-scriptum shakespearien

22 avril 2021

Je me réserve un autre temps pour parler de choses sombres. Hier encore, comme un post-scriptum à sa propre fin, l’hiver est revenu déposer une grosse neige sur ce qui était éclos. Une ouate gluante décore maintenant les arbres, un exosquelette de glace court le long du fer forgé. L’air n’est plus à la tendresse et au printemps. On se remet une petite laine en attendant que ça passe. On fait docilement le dos rond. Les vignerons ne le voient pas du même œil. C’est que les vignes, lorsqu’elles se réveillent, sont d’une frilosité. Mais nous, qui apprenons à vivre avec les variants de la covid, on a bien d’autres piqûres à espérer et celle du froid n’est que de la petite bière comparée aux histoires d’horreur et de thromboses.

Tout finira bien par passer, et nous avec. Et cette lancinante pesanteur sur la délicatesse des fleurs, ma foi, c’est si shakespearien…