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Que le rêve l’emporte

19 octobre 2021

Que le rêve l’emporte, c’est tout ce que je puis affirmer avec mes jours qui raccourcissent, la mémoire qui s’allonge et mes certitudes qui s’évaporent en faisant des ronds dans l’eau de je ne sais trop quoi.

Mon ignorance me donne des ailes. Elle me permet de courir loin, sans perdre mon souffle. Elle me donne la liberté d’imposer des désirs à ma réalité, à penser de gauche à droite, de bas en haut, à suivre les étoiles de mon thème astral tout en écoutant la logique des grands savants qui parlent plus haut que moi.

Il existe une technique amusante en astrologie qui consiste à suivre sur le globe terrestre les lignes de son thème astral. Là, sur la ligne de Vénus, on peut rencontrer l’amour, ailleurs, en suivant la frontière tracée par Jupiter, on pourrait s’épanouir. Au croisement de certains horizons se trouveraient les réponses à nos existences.

C’est ainsi que mon ignorance, mon amusement, ma folie me conduisent à Banda, en Inde, là où Pluton et Jupiter se croisent. Il paraît que j’y trouverais la croissance, le bonheur, la paix. Devrais-je tout quitter pour aller rencontrer ma vérité?

Que le rêve l’emporte et mes ailes y vont tout de suite. J’imagine que je ne travaille plus, mon âme s’assoit sur les remparts du fort Kalinjar, à flanc de montagne, à ne rien faire, à ne rien connaître, à n’être que moi, soit rien, et tout à la fois.

On dit que le paradoxe est la solution de toutes les souffrances. Je ne sais et je suis trop fatigué pour aller pas plus loin que mon lit. Peut-être existe-il une Inde dans mes rêves, peut-être suis-je ici et là-bas, puisque tout ce qui est en haut est comme ce qui est en bas, et ce qui est à l’Ouest est sans doute l’inverse de ce qui se trame à l’Est.

Où puis-je m’abreuver à l’élixir de la connaissance? À l’eau de mes silences ou à travers l’abîme de vos yeux?