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Tous les matins

13 novembre 2021

Tous les matins, un mélange nouveau de couleurs, une harmonie que les peintres peuvent envier. L’automne poursuit son œuvre intemporelle et cyclique. Tous les matins, un rappel que la roue tourne, jamais tout à fait au même endroit puisque le temps, dans nos têtes, s’empile tel des feuilles mortes, brunes et vertes, serties de jaunes et de vent.

On ne peut explorer le quotidien que si on le marche. Encore faut-il laisser ses yeux errer sur les coïncidences, calmer ses pensées pour qu’elles absorbent le hasard des rencontres.

Il en va de même des gens qui occupent notre vie. Être avec eux tous les matins, ou durant tous les émois, témoigner de leurs saisons, de leurs sourires qui se colorent par l’émeri des douleurs, de les entendre, les toucher ou les voir mourir, une seule fois avant qu’ils ne viennent jardiner dans nos souvenirs.

Vivre requiert de l’humilité et du respect. Bien sûr, il existe des poisons autour de soi, de la violence, de l’incompréhension, des chasses aux sorcières et des illusions.

Mais en marchant sa vie, un pas à la fois, on vient à bout de ses tourments. On peut à tout le moins atteindre une région fertile, un gazon où ne poussent que des trèfles à quatre feuilles. Vivre requiert de rêver.