en

Un dieu à mon cou

21 avril 2019

En fouillant des tiroirs pour des batteries, j’ai retrouvé un vieux pendentif que j’ai longtemps porté à mon cou. Un mélange de nostalgie et d’inquiétude est remonté le long de l’édifice complexe de ma pensée.

La chaîne et le pendentif terni m’ont ramené à une époque pas si lointaine où je me laissais guider par les symboles, en quête d’archétypes que je savais nourrir nos existences. Si mon souvenir est bon, c’est un de mes ex qui me l’avait offert. J’étais fier de porter ce symbole même si je n’avais pas la moindre idée de ce qu’il pouvait représenter. Après tout, ceux et celles qui ont peuplé la planète avant nous devaient avoir trouvé tant de réponses provenant de l’inconscient collectif, résonnant lui-même aux ondes du premier Big Bang.

Hier encore, je visionnais un documentaire intitulé Science vs God et diffusé sur Curiosity Stream. On y entendait prêtres, théologiens, astrophysiciens, imans et autres sorciers débattre de l’athéisme et du théisme. Certains reprenaient grosso modo ce que j’écrivais dans la précédente promenade. D’autres sautaient vite à la conclusion que, si cet univers est si ordonné, c’est bien qu’il y a un ordonnateur, que si les équations que nous inventons mesurent avec précision les trous noirs, et que si la Terre est un miracle en soi, ni trop près, ni trop loin de son soleil, que les chances sont si infimes d’en arriver là, est que, bien entendu, quelqu’un de plus grand que tout y a pensé.

Mais alors, diront les athées, si Dieu a créé l’univers, qui a créé Dieu ? La tourmente des réponses et des contre-réponses redémarre, certain s’offusquant d’une question aussi absurde. On parlera pourtant de la génération spontanée découverte dans l’infiniment petit, on élaborera sur la possibilité des univers multiples qui bouillonnent dans le vide. Bref, on n’en sait rien. Le théiste se repose de toutes interrogations en apposant son point final de la foi. L’athée se tournera silencieusement vers la science qui poursuit inlassablement son chemin de questionnements.

Plus on découvre l’univers, moins on se rapproche de Dieu, plus on se rapproche de Dieu, moins on... ?

Il y aura alors d’importants savants pour répondre que cela n’a pas d’importance, que nous serons tous morts, mon frère, et qu’il est préférable de se réjouir du miracle de notre existence.

Je suis un peu de ceux-là, sans prétendre posséder toute leur science. En même temps, je m’amuse à rédiger des rapports astrologiques pour les amis, je me nourris des histoires des autres, j’aimerais danser avec lui, chanter avec l’autre, changer avec eux.

Peut-être si je remettais ce pendentif à mon cou...

Il me faudra dans un premier temps nettoyer l’oxydation qui le ronge. Il doit bien y avoir une recette sur Internet pour ça.